PPJ: Salut Corbier!
Tout d'abord je me joins aux lecteurs pour te souhaiter le meilleur pour cette rentrée après ces ennuis de santé estivaux, nous espérons que tout s'arrange de bonne manière.
Je te propose de ne pas passer par les rituelles questions du genre "Comment as-tu débuté dans la chanson, qui t'a inspiré, comment es-tu arrivé à Récré A2, comment as-tu vécu l'après télé..." nous connaissons tous ta brillante et originale carrière.
Je te propose de parler plutôt de choses plus "pointues", pour ne pas dire un peu "barrées", mais il faut rester dans l'esprit bougrement jusqu'au boutiste du blog...
Donc...
:_ As-tu débuté sur une guitare Adamas (la fameuse guitare marron de Corbier!) ou avec une autre marque? Si non, quand as-tu acheté cette célèbre guitare qui a marqué les mémoires! (enfin la mienne en tout cas^^)
FC: Salut jeune et élégant bipède.
Alors voilà ! non, je n'ai pas débuté sur une Adamas. A l'époque d'ailleurs ces guitares n'existaient pas. Ma première gratte fut achetée par mon frère au Marché aux Puces de St Ouen. Il l'avait payée 50 francs ce qui même à l'époque était très peu. D'ailleurs elle n'a pas tenue bien longtemps... Un jour tandis que je tentais péniblement de l'accorder (les accordeurs n'existaient pas en ces époques reculées et les loups couraient les rues...) elle a explosé ! Elle n'avait pas de marque, sauf celles laissées par les précédents propriétaires qui avaient dû jouer au foot avec !
PPJ: _ Comment as-tu rencontré Alain Barrière et quel rôle a t'il joué dans tes débuts?
FC: J'avais été repéré à Bobino lors d'un concours de chansons poétiques organisé par France Inter (La Fine Fleur de la Chanson Française) par un jeune type (Robert Talar) qui bossait aux Editions Barclays. Il m'avait invité à venir travailler quotidiennement dans son bureau. Il avait aussi Maxime Leforestier, Michel Sardou, Michel Fugain... Nous tentions d'apprendre à faire des chansons. Un jour, Robert, estimant que j'avais fait suffisamment de chansons intéressantes à son goût me présenta à Alain Barrière qui décida sur le champs (calembour...) de me produire. Ce fut une date importante dans mon existence, et elle reste comme telle, car à ce jour il demeure le seul producteur volontaire que j'ai eu de toute mon existence. Bien sûr plus tard j'ai eu Jean Luc Azoulay qui produisait nos émissions de télé et qui me fit enregistrer trois ou quatre quarante cinq tours deux titres, mais je n'en ai pas eu d'autres.
PPJ_ Comment se passait le travail pour ta rubrique "les petits malheurs" dans RécréA2? Attendais-tu le courrier des téléspectateurs ou utilisais-tu des mélodies que tu avais déjà en boîte pour y poser leur "maux"?
FC: C'était difficile et très plaisant à la fois. J'attendais qu'on me fournisse les cartes postales qu'envoyaient les enfants et je faisais un tri pour composer une chanson originale, paroles et musique pour consoler les gamins de leurs « petits malheurs ». Je n'avais pas le temps de rôder la chanson à peine celui de l'écrire et de tenter de l'apprendre alors je faisais faire un « tabs », c'est à dire qu'on écrivait sur de grandes feuilles le texte de la chanson, (les prompteurs n'existaient pas en ce temps là) et le moment venu je la chantais, du mieux que je le pouvais, sur la mélodie que j'avais inventée en même temps que j'avais écrit le texte. C'était amusant parce que je voulais faire plaisir aux gamins et difficile itou parce que je n'avais pas toujours d'idées pour faire quelque chose de bien musicalement, mais je m'y amusais et lorsque cette séquence a disparu, je l'ai regrettée car c'était un véritable exercice avec tous les risques que ce genre implique. Une sorte d'impro comme en réclame le jazz, une mise en danger... si on veut.
PPJ: _ Parles-nous un peu de la chanson "Bienvenue aux nouveaux", à la mélodie si enchanteresse. Quand l'as-tu écrite d'abord? (le disque est sorti en 88 je crois (?) mais on t'entend pourtant la fredonner durant la première du Club Dorothée... qui étaient les "nouveaux" dont tu parles?
FC: A l'origine cette chanson était une courte chanson destinée à souhaiter la bienvenue à de nouveaux animateurs venus rejoindre notre équipe. Je me souviens qu'il y avait notamment Gédébé qui remplaça un temps Cabu qui était resté dans le service publique. Il y avait aussi toute une équipe de réalisateurs nouveaux, de décorateurs et de techniciens son et lumières qui étaient arrivés et j'avais fait ce petit refrain « Bienvenue aux nouveaux », mais je ne me souviens plus de ce que j'y racontais... Plus tard, les épouses de mes camarades d'antenne, Jacky et Patrick, accouchèrent pratiquement en même temps. J'ai alors repris la mélodie et l'idée (bienvenue aux nouveaux) pour en faire une chanson normale (je veux dire longue par rapport à la première version qui était un peu flash) et je l'ai chantée à l'antenne, pour la première fois je crois, lors d'un déplacement à Nice. Cette chanson reste un beau souvenir. Tendre et chargée d'émotion. Elle fut enregistrée en face B de je ne sais plus quel disque, mais la chanson ayant séduit la maman de notre producteur, Jean Luc Azoulay, il y eu un nouveau tirage du disque et de face B elle passa en A ! Youpi !
PPJ: Pour le plaisir de tous, tu rechantes "plante un jardin" sur scène,( une de tes plus belles chansons d'ailleurs)...as-tu déjà eu l'idée de rechanter un jour "la dame sous la pluie"? Etais-ce d'ailleurs ton premier disque où y eu t'il d'autres expériences avant?
FC: Non et je ne le ferai pas. Cette chanson, très Brassens dans la mélodie comme dans l'histoire, n'a plus sa place dans mon répertoire actuel. Il n'empêche que je lui garde toute mon amitié puisque c'est par elle que ma vie professionnelle débuta pour de bon. Concernant Plante un jardin, je persiste à la chanter chaque fois que c'est possible, car elle est très chargée en souvenirs et en émotions pour moi. C'est par elle que je suis entré à la télé, et qu'on m'a accordé un peu de talent. J'avais déjà 38 ans et ma vie était bien mal barrée...
PPJ: _ Parles nous un peu de ton, enfin de tes, prochains disques... Un album, et un "Live" c'est ça?
FC: Alors il y a en effet un album live qui devrait voir le jour avant la fin de cette année. Il s'agira en fait d'un double album, car c'est un concert pratiquement intégral qui a été enregistré, qui sera proposé aux amateurs. Il est actuellement en mixage et sauf si trop de choses me déplaisent, nous serons obligés de faire deux albums pour que tout entre dans les galettes ! Il y aura plus tard un album « studio » réalisé à la maison qui sortira pour le printemps / Pâques 2013. Sur cet album il n'y aura que des chansons nouvelles.
PPJ:_ La chanson sur les "keufs" fera sans doute partie du nouvel opus... tu as dû te régaler à écrire ces nouveaux textes, il y a de la matière depuis quelques années, côté actualité...
F.C: ... Heu ben non ! Elle ne figurera pas sur ce nouvel album. Si je me suis amusé à écrire cette chanson, en fait à la ré-écrire car la première version de cette chanson doit dater de 68, et même si celles et ceux qui l'ont entendue y ont trouvé de quoi nourrir leur rigolomanie, elle n'a pas dans mon entourage reçu beaucoup d'approbation. On la trouve musicalement trop faible et puis certains m'ont fait remarquer qu'elle faisait un peu trop Renaud (ce qui est plutôt un compliment, mais, révérence gardée, je n'ai pas trop envie qu'on me compare. C'est déjà difficile d'être soi-même, alors être un autre...) et puis d'autres amis l'ont trouvé un peu facile... Alors je l'ai remisée et on verra ça une autre fois... Cela dit, tant que le CD n'est pas sorti tout est encore possible... à suivre !
PPJ: _ Et j'ai cru comprendre que tu allais sortir bientôt un livre autobiographique... c'est pour quand? On imagine déjà le ton drôle et décalé du livre, au lire de tes nombreux Corbiblog... Petite révélation pour Paperjouets, non?^^ On avait pu te lire un peu dans la bio de Jacky (Dr Jacky et Mister Rock, paru il y a quelques années), le Kyky va t'il sévir dans ton livre?
FC: C'est tout à fait exact. Aux nouvelles dernières il devrait voir le jour vers le 15 Octobre. Il sera disponible sur mon site officiel, www.francoiscorbier.com et sur le site de l'éditeur « Editions Mille Plumes » et bien sûr il sera toujours loisible de le commander chez n'importe quel libraire en lui fournissant mon nom, le nom de l'éditeur et le titre de l'ouvrage : « Vous étiez dans Dorothée ? ».
Dans ce bouquin je raconte ma vie. Je l'ai fait d'une manière qui m'a semblée plutôt amusante. Petits articles dépassant rarement trois ou quatre pages, (idéal pour lire avant de s'endormir ou dans le métro entre deux stations, voire au bureau quand le patron tourne le dos) et j'y ai joint quelques photos ! Tendresse. Humour. Dérision. Et si parfois on pleure un peu je doute que ça permette aux marchands de mouchoirs de faire fortune ! On y retrouvera des chapitres sur chacun de mes anciens collègues d'antenne, mais qu'on ne s'attende pas à des révélations sur la vie sexuelle de Bidulette ou de Machinchoz, je n'ai pas, en rédigeant ces « mémoires » eu des velléités de priver de boulot les rédacteurs de la torchonnesque presse people...
J'espère que mes réponses correspondent à tes attentes, en tout cas sois certain que tes questions m'ont fait plaisir et je ne me suis ennuyé ni à les lire ni à y répondre.
A tout bientôt.
PS. Je compte sur toi pour relire et balayer les scories, fautes, billevesées et autres coquecigrues...
PPJ: Merci beaucoup François!
Où aller applaudir Corbier?
_13 octobre à Callac
_14 octobre à Locmiquelic
_26 octobre à Santes
_27 octobre à Liège
_23 novembre à Nogaro
_15 février à Mourmelon Le Grand
_14 mars à St Michel de Maurienne
_7 avril à Randan (près de Vichy)
NB: Si parmi vous certains souhaitent faire passer un petit message de sympathie à l'ami Corbier, je lui transmettrai volontiers, promis...
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